Il est 6h lorsqu’on arrive enfin en haut.
L’ascension en navette aux premières lueurs du jour a déjà été une drôle d’épreuve pour mes nerfs de vertige-girl, mais là, je sais pourquoi j’ai le cœur qui se serre et s’emballe à la fois… on vient de passer le portique d’entrée du site, dans quelques mètres, je vais le voir, mon idole à moi, le Machu Picchu… Je ne saurais pas t’expliquer de façon très rationnelle pourquoi il m’a toujours tant fascinée, son impressionnante complexité et sa beauté sans aucun doute… et probablement un peu le mystère qui l’entoure, aussi. Quoi qu’il en soit, plus que quelques pas…
Et ça y est.
Je me le prends de plein fouet, direct dans les dents… Un uppercut d’émotions.
Je m’arrête étourdie sur le seuil, j’ai les oreilles qui bourdonnent, les discussions se dissolvent partout autour. D’ailleurs, le monde entier s’efface, j’ai même laissé le Binôme je ne sais où derrière moi… Tout devient flou. Tout, sauf Lui, qui m’absorbe toute entière. J’occulte même la flopée de touristes en doudounes fluo avec leurs perches à selfie qui s’amassent pourtant juste à côté de moi, cherchant le meilleur angle possible pour immortaliser la Merveille Inca… cette Merveille qui moi pour l’heure, m’a paralysée là, les larmes aux yeux.
C’est un de ces fameux instants où l’on se sent à la fois minuscule et terriblement privilégié, tu sais ? Un tout petit moment, qu’on oubliera pourtant jamais.
Puis le son revient, les voix qui pépient dans toutes les langues. Je retrouve l’usage de mon bras droit resté ballant, celui qui tient l’appareil photo que je dégaine habituellement si avidement… et finalement, je déclenche à mon tour. J’emporte avec un mélange déroutant d’audace insolente et d’humble gratitude, ma première petite tranche photographique de Machu Picchu, moi aussi.
A cet instant, il est encore tout endormi, silencieux, baigné de la lumière fraîche et bleue du petit matin. J’te dirais bien que c’est joli va…
À notre tour, on capture un petit bout d’éternité : c’est bon, le bonheur est dans la boîte. L’escalade d’anthologie peut commencer !
Par l’escalier principal, tout naturellement…
Là-haut, la maison du gardien continue de garder un œil de pierre sur la cité.
Dans sa ligne de mire : LA porte d’entrée du Machu Picchu.
En la franchissant, on entre dans les quartiers résidentiels de la cité.
Mais notre visite est très vite perturbée par l’arrivée tant attendue d’un invité de marque : Le soleil ! Il fait une entrée triomphante sur le site, en commençant par chatouiller de ses rayons la montagne Wayna Picchu…
Puis il vient éclairer le Temple du Soleil, dont la pierre centrale judicieusement orientée attend patiemment chaque matin d’être illuminée…
Enfin, la cité toute entière est baignée de soleil.
On descend jeter un coup d’œil à la place principale.
Avant de remonter vers l’observatoire astronomique…… où siège l’Intihuatana « le lieu où s’attache le soleil » en quechua : une pierre sacrée dont on présume qu’elle servait à étudier le cycle du soleil, à déterminer les équinoxes, le Nord magnétique… Et derrière elle, d’innombrables terrasses qui plongent dans un ravin vertigineux. (avec des accès pareils, autant te dire qu’il n’arrivait pas d’envahisseurs tous les 4 matins sur le Machu, s’tu veux…)
Puis on redescend un peu pour gagner la place sacrée, où l’on découvre le Temple des trois fenêtres.
Et le Temple principal.
On descend encore, au gré d’un petit slalom improvisé parmi les quartiers résidentiels…
Et nous voilà arrivés là. Où ça ? Bah euh là quoi, regarde…
De cet angle, tu peux voir une Elinka qui dévale les marches (oui je sais, c’est génial) et accessoirement aussi, l’autre versant de la cité, c’est à dire l’entrée du site, avec souviens-toi, la maison du gardien tout là-haut, et à ses pieds, le secteur agricole de la cité avec son kilotonne de terrasses et ses greniers. (il est séparé du secteur résidentiel par l’interminable escalier principal qu’on devine entre eux en fait… ça va, tu situes un peu ? Bon… sinon, j’te fais un petit plan plus bas si tu veux va…)
Là, à droite si tu lèves les yeux, on longe la place sacrée par en bas… (Oh bah dis, quand même, le Temple des trois fenêtres, il est globalement pas trop dur à identifier… tu fais un effort hein S’IL TE PLAIT)
Et vas-y qu’on remonte… (soyons clairs, ça fait bien 2h que j’en peux plus, mais là tout de suite je n’dis rien va, parce-que j’ai comme dans l’idée que j’suis pas trop en droit de me plaindre ce jour là, va savoir pourquoi…)
Et vla ti pas qu’on re-re-redescend… (ça commence à ressembler à du masochisme, m’enfin soit…) pour découvrir quelque part au milieu du quartier des prisons (alias un secteur où y’a que des culs de sacs très énervants… c’est à dire des cellules oui, effectivement…) : Le Temple du Condor.
Encore un peu de tournicoti-tournicota pour la route…
Et nous voilà finalement ressortis de ce labyrinthe version inca… tout juste à temps pour rencontrer l’alpaga le plus VIP du monde.
SALUT.
Plutôt pénard, le mec.
Et sinon, il est 10h. Autrement dit ça fait 4h qu’on crapahute : la pause pique-nique s’impose ! Sommaire hein, le pique-nique (des crackers et des barres de céréales quoi…) mais vautrés bien à notre aise sur une terrasse inca en plein soleil, ma foi, ça vaut quand même son pesant de cacahuètes. On s’y prélasse un petit moment…
Puis dans un sursaut de courage, on repart pour une ultime ascension vers la maison du gardien, qui offre la plus belle vue d’ensemble de la cité…
De pas en pas, on revoit tout notre circuit (et évidemment, on reprend le panorama en photo tous les trois mètres, parce-que l’angle change d’un iota et qu’il est humainement impossible de choisir lequel garder…)
Je t’ai précisé que ça grimpe ou pas ? Je. me. meurs.
Du coup, assieds-toi 5 minutes va, comme ça j’reprends mon souffle et j’en profite pour t’expliquer un peu…
1 : L’escalier principal
2 : La porte d’entrée (hors champs sur cette photo, visible sur celle du dessous)
3 : Le quartier résidentiel
4 : La place sacrée (avec le Temple principal et le Temple des trois fenêtres)
5 : L’observatoire astronomique et l’Intihuatana
6 : La place principale
7 : La montagne Wayna Picchu
8 : Le Quartier des prisons et le Temple du Condor
9 : Le Temple du soleil
C’est plus clair ? Bon. Bah c’est reparti alors… plus que quelques marches, on contourne la maison du gardien pour avoir la meilleure vue, et nous y voilà…
C’est le sommet. Inspirer… Expirer.
Oui bon… bah on est un tout petit peu béats hein… entre la vue et la météo de rêve, tu seras bien urbain de nous en excuser.
Un dernier regard languissant… et puis s’en va. Il est 11h lorsqu’on redescend du Machu Picchu.
Pour le petit nuage sur lequel je me trouve encore aujourd’hui, par contre, je pense à vue nez, qu’il faudra patienter encore 2-3 éternités…
Voilà. ♥
On dirait qu’il n’y avait personne, c’est super!
Entre 6h et 7h c’est vraiment très calme oui, ça vaut le coup de se lever au beau milieu de la nuit ! 😉
Waw.
Ca fait quelques années que je rêve d’aller au Pérou et voir le Machu Picchu, tu m’as vendue un rêve incroyable là♥
J’en ai rêvé presque 15 ans avant d’avoir enfin l’occasion d’y aller alors je te comprends très bien, n’hésite pas une seconde, c’est encore plus dingue en vrai ! :)))
Waw. Juste waw.
Oui hein ? J’ai eu un peu de mal à poser des mots dessus.
C’est vraiment magnifique… Le rêve !
Magnifique, ça lui va assez bien oui ! 😉
Ça fait rêver tout ça ! Ça doit être vraiment extraordinaire de se tenir au milieu de cette cité. Merci pour ces belles photos 🙂
Extraordinaire c’est le mot… bises ! 🙂
« Et ça y est. « Je me le prends de plein fouet, direct dans les dents… Un uppercut d’émotions » …
Je m’arrête étourdie sur le seuil… Tout devient flou… cette Merveille qui moi pour l’heure, m’a paralysée là, les larmes aux yeux…
C’est un de ces fameux instants où l’on se sent à la fois minuscule et terriblement privilégié, tu sais ? Un tout petit moment, qu’on oubliera pourtant jamais »
C’est exactement cela, le Machu Picchu.. J’en ai rêvé et j’y suis allée!
Et après des années, à la vue des photos, c’est toujours la même émotion qui me submerge…fascinant!
Tu me confortes dans l’idée que je ne suis pas prête d’oublier ce grand moment 😉
Bientot mon tour, j’en rêve depuis plus de 30 ans ! je pense que tu as décrit l’émotion telle que je l’imagine pour moi. Je te raconterai tout ça à mon retour
Je te souhaite le même bouleversement, viens me le raconter à ton retour ! 😉